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La boîte de nuit ou l’antre de la séduction

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Le week-end… un moment agréable pour tous, synonyme de repos et de loisirs en tout genre. Shopping pour certains, retrouvailles autour d’un café, restaurant pour d’autres, visite et dîner chez les grand parents (tradition quand tu nous tiens), repas chez beau papa et belle maman (que j’aime être célibataire dans ces moments là).
Mais pour certains, le week-end est le moment de la semaine, celui où tout se joue, celui où on se prépare pour un évènement unique (on s’entend qu’il est unique toutes les semaines). Un évènement qui demande préparation, stratégie, entraînement et un peu d’argent (au moins pour un verre…) je parle bien sûr de la sortie en club (pour les non américains : la boîte de nuit).

Un lieu convivial favorisant le dialogue entre les gens, grâce à un contact rapproché dû à la densité de la population…Un lieu où le niveau sonore vous permet d’apprendre rapidement le langage des signes, un lieu bruyant où l’on oscille (ou du moins on tente) nos corps sur des rythmes endiablés que l’on adore et pas du tout connus (vous sentez l’ironie).
Et surtout, un lieu où on essaye de rentrer … #lesvideurssontmesamis.

La boîte de nuit reste à mes yeux un phénomène inexpliqué, un lieu officiellement prévu pour faire la fête entre amis et enflammer le dancefloor, mais qui officieusement se veut l’un des terrains de chasse les plus appréciés des célibataires (une concentration de personnes du sexe opposé dans des tenues on ne peut plus agréables avec qui l’on peut entrer en contact sans ajout au préalable sur facebook, le paradis quoi…). Enfin du moins c’est ce que beaucoup de célibataires pensent …mais la réalité est toute autre…

J’ai quitté avec difficulté et non sans pleurs ma ville d’affection Dunkerque pour partir en club dans une métropole qui est un mélange de New York, Chicago, Philadelphie, Hazebrouck, Bordeaux, Toronto et Bollezeele du nom de Lille #publicitémensongère.

Arrivé devant le club, accompagné de mon acolyte nono brown et nos deux african queens amies d’enfance, gage de crédibilité et porte d’accès auprès des videurs, nous nous apprêtions à passer l’étape des videurs. Les videurs, c’est un peu comme vos parents, ils vous donnent une décision, vous ne savez pas pourquoi mais vous êtes obligés d’acquiescer.

Le seul talon d’Achille du videur reste (et là je m’excuse auprès des dames) les yeux et le sourire  #versionofficielle mais surtout la plastique de la demoiselle et le décolleté plongeant permettant pendant quelques minutes d’éteindre son le cerveau et de pouvoir s’introduire dans le club #stratégiequandtunoustiens.

Une fois cette étape passée, vous rentrez dans un autre monde, un monde où les règles changent, un univers ou l’apparat se veut un facteur de visibilité et votre visa un facteur de notoriété …

Venus pour draguer et danser, nous nous lancions sur la piste… enfin nous essayâmes car le problème en boîte c’est que pour pouvoir avancer vous devez connaître la technique du PEMD ( Pardon Excusez Moi Désolé)…
Car le club est un des seuls lieux au monde après les autoroutes où vous pouvez mettre une heure pour passer d’une pièce à l’autre.

Arrivant sur la piste (enfin du moins un bout) nous commencions à bounce (du verbe bouncer : bouger avec du swag sur le son). Je dus m’arrêter rapidement car les scènes se déroulant sous mes yeux valaient le détour …

J’aime les gens qui s’amusent et qui laissent transparaître leur amour de la musique mais je pense que certains aimaient trop le son ou n’écoutaient pas la même musique que tout le monde. Effectuant des mouvements incompréhensibles de leurs corps similaires à une crise de démence ou à une perte totale des fonctions psychomotrices de leurs corps.

D’autres au contraire exprimaient leurs personnalités avec brio dans leurs façons de danser : les plus timides effectuaient des pas incertains de gauche à droite avec une posture décontractée (un corps hyper crispé, des bras pliés à 90 degrés et un mouvement de tête à contre temps) démontrant à quel point ils étaient à l’aise.

A côté vous aviez les kings and queens du dancefloor… ceux qui ne blaguent pas, bénéficiant d’un bac + 5 en danse de Club option « je me la raconte mais c’est naturel », un plaisir à regarder ; c’est comme si vous voyez Beyoncé sans son style, sans sa danse, sans ses paroles, sans Beyoncé en fait… mais avec plein de manières et la véritable conviction qu’elles réalisent la prestation de leur vie …#impressionnant.

Enfin vous aviez les plus dangerous (parce que le terme dangereux en français n’était pas assez fort) : les serials dragueurs, des phénomènes … je pense qu’un article pourrait leur être destiné. Leur but était simple : entrer en contact physique avec l’autre et plus si affinités, utilisant des techniques ancestrales (dont la fameuse danse du un carré, cliquez ici pour plus d’infos) et oubliant de manière volontaire la zone de confort de l’autre afin d’arriver à leurs fins.

Je reprenais tout doucement mes esprits, jusqu’au moment où je vécus, je pense, une des plus belles scènes de séduction de l’histoire des clubs…
Mon amie me chuchota à l’oreille qu’elle sentait se poser sur elle le regard d’un garçon accoudé au bar… plutôt timide, elle se sentait mal à l’aise. En général, quand une amie vous dit ça, vous devez comprendre complètement autre chose : « il ne me plaît pas du tout et stp fais croire à ce garçon que tu es mon copain. » je tournai ma tête vers le bar afin de cerner l’individu et là je le vis accoudé au bar, d’un air décontracté mais un peu Titanic (je domine le monde) mix Matt pPkora et Mickaël Vendetta, sponsorisé par UV magazine, chemise légèrement ouverte pour laisser ressortir une poitrine velue, synonyme de pseudo virilité…le seul, l’unique, le clubbeur…

Son RDR devait être en route (RDR : radars de regards), il scrutait la piste afin de trouver une connexion qui l’amènerait à enclencher son clubber move (stratégie de séduction du clubber) et là, à son plus grand désarroi, mon amie regarda dans sa direction au moment où il scrutait son espace …connexion faite à l’insu de mon amie …
Le serial clubber fit une avancée comme dans les films, écartant les gens afin de se frayer un chemin jusqu’à mon amie avec une démarche qui se voulait évolutive… au plus il s’approchait d’elle, au plus celle-ci ressemblait à celle d’Aldo Maccione (expert en séduction des années 80) un pas assuré, une augmentation de sa masse musculaire due à un contraction ponctuelle et à un arrêt de la respiration, un regard appuyé, mix de regard ténébreux et d’hypnose… (mix de Orlando Blum et David Copperfield en beaucoup moins bien)

A un mètre d’elle, il lui lança le clooneyeyes (clooney eyes : regard de séduction intense inspirée deGeorges Clooney). Malheureusement pour lui, mon amie (qui je vous le rappelle n’était pas intéressée du tout par ce jeune homme) était en train de discuter avec nono brown. Mais c’était sans compter sur la persévérance de notre serial clubber. Il rebondit et utilisa directement la technique du DDA ( La Danse de l’Amour : technique permettant de se rapprocher de manière discrète en effectuant une danse des plus naturelles en direction de son amour de club.)

Arrivé à trois mètres d’elle, il mit en avant toute la technique qu’il avait dû apprendre en visionnant street dancer et pendant ses cours auprès de Bruno Vandelli… pas a gauche pas à droite, tentative de sunwalker (c’est comme le moonwalk de Michael Jackson sauf qu’il n’est pas bien fait) et le final, tour sur lui-même … fier de l’exécution de son mouvement, il regarda mon amie attendant qu’elle tombe dans ses bras…

Malheureusement, mon amie danse depuis sa plus tendre jeunesse, elle aime la danse mais déteste les gens qui s’en servent pour se mettre en avant auprès de la gente féminine…
Elle le regarda et lui adressa un sourire conquis, le serial clubber s’apprêtait à savourer sa victoire quand mon amie lui déclencha ce qu’on appelle un UOH fire…  (United of House fire : combinaison de steps techniques de danse ayant pour but de remettre à leur place les serials clubbers prétentieux)…

Une technique infaillible destructrice d’égo et source de silence prolongée pour le serial clubber … à utiliser sans modération … je sentis le serial clubber dans une situation inconfortable (les gouttes sur son front plein de fond de teint et son sourire crispé appuyèrent mon avis) il fit un signe du pouce pour féliciter mon amie tout en disparaissant rapidement dans la foule …

Une soirée des plus mémorables, de laquelle je retirerai un enseignement : ce qui est à Michael reste àMichael  … même en club il est préférable d’être naturel si on ne veut pas marcher en moonwalker #pounchline

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