14h02, me voici dans mon café de prédilection, chocolat chaud pour me réchauffer, un petit son de monsieur Nov (cliquez ici) dans les oreilles, je pense que tous les ingrédients sont réunis pour vous écrire une chronique un peu spéciale.
Lorsqu’on est célibataire, les amis sont un peu notre deuxième famille (voire pour certains la première), vous passez la plupart du temps avec eux, c’est eux que vous appelez tout le temps pour tout et rien, c’est avec eux que vous sortez, que vous refaites le monde, que vous allez au restaurant, que vous allez au cinéma, que vous buvez un verre, que vous dormez (ça c’est quand vous avez beaucoup bu)… bref on pourrait presque dire que vos amis correspondent à la femme idéale sans le physique de l’élue, les câlins et les bisous (bon j’avoue je vais un peu loin mais c’est vraiment juste pour l’image).
C’est aussi souvent avec ces mêmes amis que vous essayez de trouver les solutions à vos problématiques amoureuses et tentez d’établir des stratégies, véritables plans d’actions sur du court et moyen terme afin d’atteindre vos objectifs affectifs (Marketing quand tu nous tiens).
On y développe des comportements adaptés à la personne afin de lui plaire le plus possible (je connais des amis qui pour une demoiselle ont réussi à aimer Matt Pokora #L’amourestfort). Et on en parle à ses amis.
On parle mais surtout on écoute (et ça c’est très rare) leurs propos afin d’être attentif aux attentes de la demoiselle. On en parle à ses amis. On essaie de camoufler ses défauts afin de ne pas effrayer l’autre. On en parle à ses amis. On écrit des messages spontanés de trois lignes qu’on a mis une heure à rédiger et pour lesquels on a demandé l’avis de ses amis.
Et en général, malgré qu’on ait eu leurs conseils, les stratégies imaginées sont superbes, ingénieuses, innovantes mais… ne fonctionnent pas.
Et si jamais il arrivait que l’une de ces stratégies par miracle marchait, ce ne serait que le début de la fin car vous entrez dans la zone de turbulence : « je suis avec mais maintenant je fais comment ».
Et c’est là où le statut d’ami avec un grand A prend tout son sens, laissez-moi vous expliquer :
Mon ami Raph, expert en séduction, titulaire d’un master en célibat avec une spécialité timidité excessive était follement amoureux d’une demoiselle du doux nom de Émilie, fille qu’il avait rencontré à la bibliothèque (bibliothèque : ancêtre de l’ibook).
Il l’avait bousculé involontairement #mitto lorsqu’elle en sortait.
Un petit regard, un peu de gêne, un sourire timide et sûrement une attraction commune firent qu’ils s’échangèrent quelques mots durant une heure (ils parlaient doucement). Comme la bibliothèque fermait ses portes, ils se donnèrent rendez-vous au même endroit afin de travailler ensemble (Raph effectuait des études d’ingénieur et elle étudiait la littérature, je n’ai à ce jour toujours pas trouvé le lien).
Une minute après avoir fait un hand of end (pour les non bilingues « la main de la fin » : c’est le signe de main plein de tendresse que vous faites à une personne dont vous êtes sous le charme et qui s’en va), j’essayai de ramener Raph sur terre.
Avec difficulté et patience (c’est à dire une heure après) Raph reprit ses esprits et me réexpliqua en détail ce magnifique moment (ce qui est drôle avec les amoureux c’est qu’on a toujours l’impression que leurs minutes se transforment en heures tellement ils détaillent le moment).
La semaine suivante, Raph revit la belle demoiselle à la bibliothèque (quel endroit romantique) et la semaine d’après et la semaine d’après et la semaine d’après et (bon vous avez compris que ça a duré longtemps).
Durant cette période, j’aurais pu écrire un livre d’amour tant mes conversations avec mon ami étaient un mix entre Roméo et Juliette, les feux de l’amour et amour, gloire et beauté. Il m’exposait comme tout être amoureux la perfection de sa demoiselle, son humour décapant, sa petite fossette toute craquante et ses innombrables qualités faisant d’elle un être d’exception #girlofmydream.
Je ne sais pas si pour les filles la technique est la même mais un garçon aime pouvoir présenter sa copine à ses «bros» pour avoir leur validation (au cas où il aurait omis un aspect de sa personnalité), ce que Raph ne tarda pas à me proposer autour d’un dîner au sushi kyo (ça fait très dunkerquois comme restaurant). Et c’est là que commença mon histoire invraisemblable…
Rendez-vous à 19h15, arrivé à 19h40 (quart d’heure africain), je m’empressai de rejoindre Raph et Emilie afin de faire sa connaissance et de pouvoir la découvrir un peu plus… le dîner commença de manière somme toute agréable… Raph faisait la discussion, Émilie, plutôt réservée, écoutait et parlait peu, pendant que moi je sortais des blagues pas drôles (c’est ma spécialité) pour essayer de détendre l’atmosphère.
Mais pourtant quelque chose me perturbait… plus le repas avançait, plus je ressentais le regard d’Émilie se poser sur moi … Vous allez me dire que c’est normal vu qu’elle était en face de moi mais ce regard, je le connaissais, un classique dans le domaine du eyes contact, le numéro 444 eyes of eat : les yeux de je vais te manger …
Un regard qui vous transperce, vous avez l’impression qu’on est en train de vous manger sans vous toucher, phénomène assez troublant surtout quand c’est la copine de votre pote…#pas classe.
J’essayai de me dire que c’était juste une impression et que mon manque d’affection faisait que je cherchais de l’attention partout, jusqu’au moment où je sentis un MENI (Membre Etranger Non Identifié) glisser délicatement le long de ma jambe sous la table.
Soit Raph était devenu vraiment doux et avait décidé de faire son coming out devant sa copine #improbable soit Émilie était tout simplement en train de me caresser la jambe, me mettant dans une situation des plus inconfortables.
En général, quand on vous fait du pied, vous êtes la personne la plus heureuse mais dans mon cas, je souhaitais juste me réveiller rapidement et me sortir de cette situation cauchemardesque.
J’essayai de rester concentré sur la conversation tout en évitant les attaques sous la table de mademoiselle Émilie … j’écoutai Raph me faire l’éloge de la demoiselle de son cœur qui me dévorait du regard … je pensais avoir vécu le pire mais je n’étais qu’au début de mes surprises… Raph, souhaitant voir la décoration de certaines pièces du restaurant (il devait aller aux toilettes), nous laissa ensemble pendant quelques minutes.
Je pensais qu’un gars pouvait être incisif mais Émilie explosa les stats :
– “ Écoute, j’ai envie de toi, il me dépose chez moi et je suis à toi toute la nuit…”
Le tout en appuyant ses propos par un regard sensuel et un MENI exerçant une pression dans une zone précieuse pour la gente masculine.
J’adore les filles et j’aime quand elles savent ce qu’elles veulent mais là, c’était la copine de mon bro. La carte du MPLPDP sortit directement (Même Pas La Peine D’y Penser).
Je lui dis avec humour qu’elle était la petite amie de mon ami et qu’il devait sûrement y avoir des substances spéciales dans les sushis qu’elle venait d’absorber.
Mais lorsqu’elle appuya de nouveau d’une manière prononcée sur ma zone précieuse en effectuant avec sa langue un mouvement comme dans les films interdits au moins de 18, je compris que mon message n’avait pas eu sur elle l’effet escompté, bien au contraire… #fuismoijetesuis
Et pour la première fois de ma vie, je me sentais mal, violé dans mon intimité (je voulais le placer) face à une demoiselle dont l’appétit n’avait d’égal que son envie et son audace.
Raph revint et Émilie dut calmer ses ardeurs, feignant une attention et un amour sincère et réel envers mon pote. #lesfillessaventtropbienmentir.
Le repas se termina et Raph me proposa que l’on continue la soirée en club.
Je feins d’être souffrant pour éviter cette nouvelle étape avec sa copine cougar mangeuse d’hommes… je le laissai partir avec le soi-disant amour de sa vie.
Mais j’étais devant un dilemme : devais-je appeler mon ami et lui annoncer ce qu’il s’était passé au risque de briser le bonheur et l’amour qu’il venait de découvrir ? Ou lui cacher la vérité en essayant de résister aux attaques d’Émilie ?
L’amitié est quelque chose d’important et même si toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, il est important d’être sincère car si l’on ne peut compter sur ses amis, sur qui peut-on compter…
Au travers de cette phrase, vous pouvez vous douter de mon choix ; j’ai expliqué dès le lendemain le rendez-vous sous la table et le caractère aguicheur de sa bien-aimée.
D’abord énervé car blessé dans son amour propre, Raph m’avoua qu’il avait effectivement remarqué ses regards tendancieux et son intérêt à mon égard.
J’étais triste car j’aurais aimé juste lui dire que sa copine était géniale et qu’ils formeraient un super couple mais malheureusement, les filles peuvent être aussi instables et volages que les hommes et certaines n’ont aucun scrupule, se complaisent dans la luxure dépassant sciemment les limites du raisonnable.
Triste de la situation mais heureux de la vérité que je venais d’avouer, je me dis que l’amitié n’a pas de prix, et que ce n’est pas un MENI et des regards tendancieux autour d’un sushi qui me feront perdre un ami …
PS : Pour se venger, on lança un guet-apens à Émilie en lui faisant croire que j’étais finalement intéressé par ses propositions indécentes et que je souhaitais passer une nuit avec elle dans un hôtel… une nuit de débauche où je serais à sa merci …
Si je ne me trompe pas je pense qu’elle m’attend encore là-bas…. #pounchline